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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/587

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cret, mais fidèle, du Sauveur.

III. Collège des Anciens, ou des Princes du peuple. Toute la Dation israélite était divisée en douze tribus, et chaque tribu en trois familles ; en outre, chaque tribu, comme chaque famille, avait son chef, et ce chef était, en général, selon la coutume des Orientaux, le plus ancien de la famille ou de la tribu. Dès le séjour des Hébreux en Égypte, nous voyons les anciens figurer comme chefs, comme juges ou comme représentants du peuple auprès de Moïse, qui confère avec eux sur les affaires importantes. Ils jouent le même rôle sous la monarchie, et servent souvent de contre-poids au pouvoir royal. Enfin, après le retour de la captivité, ils font partie du Sanhédrin, et forment ainsi une portion importante de la magistrature suprême de la nation. L’Évangile les appelle Princes du peuple, Anciens du peuple, ou simplement Princes, Anciens ; il nous donne même le nom de l’un d’eux, Joseph d’Arimathie, disciple secret de Jésus. L’historien Josèphe nous en fait connaître plusieurs autres qui étaient en fonction dans les dernières années de Notre-Seigneur : Simon, très-versé dans la connaissance de la loi, qui prit hautement parti contre le roi Agrippa lui-même pour sauvegarder l’honneur du temple, et ne craignit pas d’exciter dans ce but le peuple à la révolte ; Doras, qui, après avoir été l’ami du grand-prêtre Jonathan, fils d’Anne, le trahit plus tard, et conspira contre sa vie ; Dortus, qui, dans la suite, se souleva contre les Romains, et paya de sa vie son imprudence ; enfin Zizith Haccaseth et Calba Sabua, de Jérusalem, dont le Thalmud fait un grand éloge.

Scribes : voy. Sanhédrin.

Tlbériade (lac ou mer de), appelé aussi lac de Génésareth et mer de Galilée (on sait que les Hébreux n’ont qu’un seul mot pour designer un lac ou une mer), lac de six à sept lieues de long, sur deux ou trois de large, au nord de la Palestine. Le Jourdain le traverse, sans se mêler à ses eaux. Quoique de formation volcanique, comme l’attestent son bassin en forme de cratère, la nature des roches qui l’entourent, et la présence d’eaux thermales dans le voisinage, il était, au temps de Notre-Seigneur, environné de la plus riche végétation et dix villes prospères (Capharnaüm, Tibériade, Bethsaïde, etc.), bâties sur ses bords, lui formaient comme une couronne vivante, en même temps qu’elles tiraient leurs richesses dans ses eaux poissonneuses. Voici le tableau que Josèphe nous en a laissé : « La contrée qui environne le lac de Génésareth est d’une beauté et d’une fécondité admirables. Il n’y a point de plantes qu’elle ne puisse produire. On y voit beaucoup de noyers, arbres qui se plaisent dans les climats froids ; les palmiers, qui ont besoin de la plus grande chaleur, les oliviers et les figuiers, qui veulent un climat doux et tempéré, y trouvent également ce qui leur convient. Ainsi la nature, dans sa prédilection pour ce beau pays, prend plaisir à y réunir les productions les plus opposées. Et non-seulement il y vient un grand nombre d’excellents fruits, mais ils s’y conservent si longtemps, qu’on y mange des raisins et des figues pendant dix mois et d’autres fruits pendant toute l’année (Bell. Jud. iii, 35.) » Le Sauveur du monde s’est plu à répandre des prodiges et