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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/88

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Maître, je vous suivrai en quelque lieu que vous alliez. Jésus lui répondit : Les renards ont leurs tanières, et les oiseaux du ciel leurs nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Un autre, qui était un de ses disciples[1], lui dit : Seigneur, permettez-moi d’aller auparavant ensevelir mon père. Mais Jésus lui répondit : Suivez-moi, et laissez les morts ensevelir leurs morts[2]. Il monta alors dans la barque, suivi de ses disciples.

24 Et voilà qu’une grande agitation se fit dans la mer, de sorte que les flots couvraient la barque : lui, cependant, dormait. Ses disciples venant à lui l’éveillèrent et lui dirent : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons. Jésus leur dit : Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? Alors, se levant, il commanda aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme. Et saisis d’admiration, tous[3] disaient : Quel est celui-ci, à qui les vents et la mer obéissent ?

28 Jésus ayant abordé de l’autre côté du lac, dans le pays des Géraséniens, deux démoniaques, si furieux que personne n’osait passer par ce chemin, sortirent des sépulcres[4] et s’avancèrent vers lui. Et ils

  1. D’après une tradition que Clément d’Alexandrie nous a conservée, c’était l’apôtre saint Philippe. Allioli.
  2. Ce disciple aurait pu être empêché par sa famille de suivre Jésus. Ce que N.-S. enseigne ici, dit saint Ambroise, c’est que l’affaire du salut est la première et la plus importante, et que nous devons éviter tout ce qui peut devenir pour nous un obstacle à notre sanctification ; ou bien, selon Kuinœl, c’est qu’un apôtre, appelé à des fonctions plus hautes, doit laisser le soin d’ensevelir les morts aux hommes appliqués à des occupations basses et terrestres.
  3. Saint Marc (iv, 36) nous apprend qu’il y avait plusieurs barques.
  4. Les tombeaux des Hébreux, particulièrement des familles riches, étaient des grottes souterraines, taillées dans le rocher, souvent assez spacieuses pour être soutenues par des colonnes ; tout autour, le long des parois, étaient creusées des espèces de niches pour recevoir les sarcophages. Lowth. Sur le pays des Geraséniens, voy. Marc, v, 1.