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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/315

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LE PRINCE LUTIN

sa galerie le bruit du petit carrosse qui entra dans sa chambre avec le cortége singenois. Lutin, invisible, tira le magot du carrosse d’or et lui fit présenter à la princesse une boîte couverte de diamants. Elle l’ouvrit, et trouva dedans des vers à sa louange composés par Léandre.

Celui-ci se retira, la laissant rêver à tout ce mystère ; et comme il avait besoin de repos, il entra dans un appartement inoccupé, dont il trouva la porte ouverte, Après s’y être enfermé, il s’endormit. Il se leva de bonne heure, et apercevant dans son appartement une toile et des pinceaux, il s’assit devant un miroir et fit son portrait (car il peignait avec talent). Il fit aussi dans un ovale celui de la princesse, et mit ces deux portraits dans le cabinet où elle travaillait. Lorsqu’elle y entra, elle fut bien surprise et appela Abricotine. Lutin était là, invisible, curieux d’entendre ce qu’elles allaient dire.