Aller au contenu

Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
LE PRINCE LUTIN

présent ; la plus apparente avait une boîte à portrait. La princesse l’ouvrit et fit un grand cri en voyant le portrait de Léandre.

— Je ne sais ce qui se passe ici, dit-elle à Abricotine, quelle est la fée, quel est le démon qui me rend de si charmants services.

Léandre aussitôt écrivit ces mots sur des tablettes qu’il jeta aux pieds de la princesse.

Je ne suis ni démon ni fée,
Je suis un prince malheureux
Qui n’ose parailre à vos veux ;
Plaignez du moins ma destinée.

Le prince lutin.

La princesse lut ces vers avec étonnement.

— Cet invisible est donc un monstre, puisqu’il n’ose se montrer ; mais alors pourquoi me présente-t-il un si aimable portrait ?