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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/323

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LE PRINCE LUTIN

Lutin le prit par les cheveux et lui coupa la tête, sans qu’il vît la main qui l’égorgeait.

Quand Lutin eut la tête, il se souhaita dans le Palais des Plaisirs.

La princesse se promenait tristement,

Elle vit en l’air une tête que personne ne tenait, et fut bien étonnée. Ce fut bien pis quand on déposa cette tête à ses pieds. Aussitôt elle entendit une voix qui lui dit :

Ne craignez plus, charmante princesse,
Furibond ne vous fera jamais de mal.

Abricotine s’écria :

— C’est la voix de l’étranger qui m’a secourue !

— Ah ! dit la princesse, que j’aimerais à lui témoigner ma reconnaissance

Lutin repartit.

— Je veux encore travailler à la mériter.

En effet, il retourna à l’armée de Furibond avec ses habits ordinaires ; chacun