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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/100

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LE NOUVEL ART D’AIMER

Si Elle ou Lui apporte à l’autre un livre qu’il admire, que l’autre lise ce livre le jour même. N’attendez pas ou vous interrompez l’évolution du couple. Parlez-lui-en ce soir. Attendre quoi, puisqu’on n’est sûr que de mourir ? Attendre c’est un mot de condamné.

J’ai vu deux mariages craquer parce que les fiancés avaient apporté un beau livre à leur fiancée pour la juger par ses appréciations ; et que les dindes avaient fait autre chose (!) pendant deux ou trois jours avant de se jeter sur le volume comme sur le moyen d’accord.

Elles préféraient ne compter que sur leurs yeux. Les deux hommes se retirèrent et firent bien.

Bref si vous le méritez, cherchez
de hauts plaisirs. Ils vous abriteront contre les soucis, les tracas et ce sont eux qui vous feront vivre.


Le mariage d’esprit.

— « Mais si je lis, dit-elle et si j’admire, ne vais-je pas m’y perdre moi-même et mon identité et ne plus savoir où je suis ? Si tu veux que je sois aussi le chef de notre alliance, dis-moi mon maître, mon ami, comment me retrouver et maintenir mon « soi » dans mes admirations ? »

Lui : « C’est simple. Prends la phrase que tu admires le plus de l’auteur qui t’exalte, cherche par où tu en diffères, par où ta nature échappe à ce mot, et si tu trouves — en partant de lui — à lui