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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/126

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LE NOUVEL ART D’AIMER

Les lectures pour vous, parents,
les lectures pour eux.

Combien je voudrais que pour les parents, les enfants, elles fussent quelquefois les mêmes ce qui aiderait à les unir d’esprit, à leur donner le même âge, à les fournir de sujets d’entretien à plusieurs.

La France moyenne, depuis trente ans, ne lit que des romans qui ne lui servent pas. Ce n’est pas ainsi qu’on la solidifiera, qu’on calmera ce vice d’étourneau qui dit : « Je lis ça pour ne pas penser. » Eh mes frères, si la pensée vous fait mal, c’est que vous l’aviez mal dirigée et que vous la meniez à votre perte. Tournez-la vers la belle direction de vie. Vous y prendrez tous les remèdes et les ressources qui feront de vous les maîtres de ceux-là qui ne veulent pas penser. Abordons la sagesse, la critique, les Essais qui étendent le champ de l’investigation.

N’oublions pas que lire les journaux c’est désapprendre à lire car il y est défendu de penser : informations, nouvelles et faits divers c’est-à-dire néant, sauf la leçon des faits. Je ne parle pas de la censure ablative, celle qui coupe tout. Mais demandons la censure additive, celle qui s’adjoindra l’information d’idées et saura exiger une idée au moins par colonne, sinon pourquoi écrire ? Alors l’esprit public remontera.


Nous devons aux enfants
d’ouvrir devant eux toutes les voies par la culture. Y a-t-il un meilleur moyen d’échange avec eux aux repas que notre sentiment sur les lectures du