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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/137

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PARENTS
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noble et brave sous le regard de la fille fière et droite. Faisons-leur confiance.

Il s’agit avant tout de conserver ces petites vertus qui font les grands pays.


Spectacles.

Puis obtenons pour nos enfants les spectacles classiques fournis par chaque génération. La Comédie-Française joue sempiternellement Corneille et Racine pour n’avoir pas à étudier les classiques nouveaux, ceux qui nous représentent. Elle n’a plus d’école, elle ne forme plus d’acteurs de tragédie. Pourquoi ? Tandis que nous vivons la plus lourde des tragédies de tous les temps. Là seulement pouvaient s’appuyer les natures capables d’un haut destin. Si la tragédie est l’école des hommes d’élite, avons-nous donc trop de ces hommes ? Quelle ironie saumâtre !

Exigez parents qu’on nous rende les hautes formes du théâtre, celui des poètes, le théâtre héroïque, la tragédie en vers, tout ce qui peut mettre en nos fils le sens de la grandeur, la volonté de porter le destin à ses cimes.

À aucune époque, dit Barbey
d’Aurévilly, le théâtre n’a eu chez nous la gravité d’institution qu’il aurait dû avoir. Ne disons pas qu’il n’est plus temps. C’est toujours l’heure du théâtre de beauté car la jeunesse en a besoin pour s’éployer. Exigeons parents, le théâtre classique de nos plus beaux contemporains. À ceux que j’ai cités plus haut j’ajoute ceux qui me tombent sous la mémoire : Prométhée de Peladan, L’Ève de Péguy, L’Otage, Le Partage de midi de Claudel, Le Miracle