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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/148

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LE NOUVEL ART D’AIMER

S’agit-il de faire du tennis avec le camarade enfin trouvé ? Qu’elle y aille avec son frère s’il se peut. Et dès ce jour qu’elle soit avertie de ce qu’elle risque à se retirer — fût-ce un instant — du groupe avec son partenaire.

Parlez-lui sans ambages ; ajoutez le dégoût des garçons bien nés pour la fille qui se lâche. Renseignez la fraîcheur sans la faner (nous sommes au pays de la délicatesse) et sans lui ternir le goût de vivre.

Que la mère sache toujours où est la jeune fille et jusqu’à quelle heure.

Que la fille se sente veillée d’amour et non de suspicion. Que le père ne craigne pas de lui dire sa confiance, quand elle sort. S’il montre une inquiétude, l’enfant si elle est fière et tendre — se tiendra — pour les siens qu’elle chérit.

Encore est-il bon de surgir à l’improviste car la jeunesse est faible.


Quant au garçon,
qu’on l’informe plus tôt ; non à l’âge curieux où il a envie de savoir le secret de la naissance, mais à l’âge où, par un tourment naïf et répété, nous lui voyons le besoin de savoir.

Dans le dernier cas, dès qu’il pose à sa mère l’éternelle question : « Comment se font les enfants ? » celle que posait à Rousseau son Émile, qu’elle réponde comme lui simplement mais gravement : « Les femmes les font avec des douleurs qui leur coûtent quelquefois la vie. » Il y a déjà là, semble-t-il, — par la compassion — de quoi glacer la rigolade française que l’on n’évite guère sitôt que l’être inculte évoque l’union.