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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/151

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PARENTS
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Le cœur de France aidé par l’art doit être la lyre pendue au vent qui recueille et transforme en consolations toutes les suppliques passantes.


Et servons-nous de nos artistes.

Ne laissons plus dire la turpitude : « Les arts ne fleurissent pas pendant les guerres », car c’est là qu’on en a grand besoin pour tenir. Qu’on dise partout les poètes et ils foisonneront.

Que le poète chante nos héros encore vivants. Offrons-leur l’effusion nombreuse dont manquèrent toujours nos sacres officiels. Pourquoi, dit le beau poète Milocsz

« Pour quel plaisir ou pour quelle vengeance
Refuser aux vivants ce que l’on donne aux morts ? »

Pas de los aux grands hommes, aux héros morts, que ce soit au Panthéon ou ailleurs, sans le los de la femme et la voix du poète.


L’art, c’est le sang du juste,
du plus juste[1].

La beauté c’est sa force la plus désespérée qui s’arrache de lui pour créer en nous cet être sacré que, sans l’art, nous ne serions qu’aux heures du malheur ou de l’extase. L’artiste veut que nous soyons divins moins rarement, plus familièrement.

  1. Le Commandement d’amour dans l’art, par Aurel.