Aller au contenu

Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PARENTS
155

Fais-en ta jeune sœur d’ardeur et vous tracerez à vous deux la ratio de l’ardeur, de la plus haute.


Ne crains pas de lui enseigner
la gamme entière du bonheur, comme l’ont craint les maris-pontifes, ceux qu’on quitte. Pour que le couple ait toutes ses grâces, les tiennes et les siennes, c’est elle qui devra te retenir car tu dois la venger d’avoir été trop sage.

Le charme brave de ce temps c’est que la femme la plus sainte veut prendre aussi et non donner seulement. Elle sait qu’on s’attache mollement à la femme qu’on frustre et qu’un sourire qui jeûne et se contraint ne verse pas la sainteté plus que la joie. Elle entend n’être sage que si l’homme qu’elle aime a su montrer assez de verve et de courage pour ne pas lui doser la joie. Honnêtes ? elles le sont et mieux que leurs aînées, car leur vertu veut se solidifier d’ivresse.


Le logis des amours.

Qu’il est vain et désuet le mot de dandy trop jeune du cher poète Sylvain Royé mort pour nous à vingt ans à la Grande Guerre, auteur de poèmes exquis : « Comment se marier, dit-il, si on n’a pas deux cabinets de toilette ? »

— Mais en se lavant tour à tour, dirait M. de La Palisse à ce délicieux garçon qui se noie dans un verre à dents.

Qu’il ne soit pas grand le logis des amours. Un peu serrés on s’aime mieux. Des époux se sont désunis pour avoir fait deux chambres en augmentant leur situation. Diminuer les charges c’est