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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/17

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LE NOUVEL ART D’AIMER
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Avec raffinement de civilisation, nous avons transposé cela dans l’esprit, et j’ai pu noter par des observations non courantes mais saisissantes, que la femme chez nous, ayant hérité le dieu c’est-à-dire l’enthousiasme — en préservant en elle la fraîcheur et la pureté de cœur — gardait de par sa vertu communiante l’instinct et le désir d’unir entre eux d’une amitié qui portât sa marque à elle, ses amis préférés. Je dis préférés d’elle en toute chasteté[1]. Elle perdait ce sens sublime sitôt qu’elle perdait sa pureté en trompant son mari et devenait alors jalouse, particulariste, invivable.

Il y a là, si l’on veut y songer, un pouvoir fascinant d’heureuse action sociale par la femme, un pouvoir unissant — et par l’amour heureux c’est-à-dire bien conduit.

Pour continuer l’idée de mettre dans l’union le miracle avec nous, j’évoque un instant l’antique famille romaine qui fonda la cité d’après Fustel de Coulanges (Cité antique) à force de respect pour ses morts.

Ce fut d’abord à Rome et à Athènes, le droit religieux. Avant la cité, dans la première Rome, ce furent les familles. On se souvient des trois premières. Chacune avait son foyer de dieux domestiques. L’autel était placé près de la porte pour que

  1. Origine de la plus haute et belle sociabilité française, tournois, salons, familisme, apostolat féminin, etc.