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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/38

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LE NOUVEL ART D’AIMER

C’en est la forme parisienne.

Rendez la grâce, jeunes filles, à ce peuple ulcéré. Sans la grâce des vierges, des jeunes épouses, des mères embrasées, sans les yeux en fleurs de la jeunesse qui aime, le bonheur s’enfuirait transi, épouvanté.

Vous filles brusques,
ne découronnez pas la France de ce joyau : la grâce de ses femmes car vous y perdriez celle des hommes où est leur foi qui sent si bon ! Vous feriez enfuir ces trésors de la vie donc de l’art : le sourire du héros malheureux, et celui du jeune butor, de la belle brute, qui sous la douceur de la femme, s’assouplit, s’ouvre à la vie et se fait homme humain, toute la lyre enfin de la grâce virile dont le chant ne s’élève qu’apprivoisé par le sourire de l’amante.

Et surtout rapprenez à la beauté
qu’elle se déshonore en s’affirmant rude et fatale.

Si elle, qui apporte l’harmonie, la chasse de ses lèvres et de ses yeux, elle ferme le paradis naturel dont elle était la rose et la musique.

On ne triomphe à fond que de ravir.

Comment la ravageuse pourrait-elle être heureuse ?

La vie n’est paradis que si l’on aime partout même dans les moyens d’arriver à l’amour, que si l’on dit : oui à tout bon visage. Qui dit non à tous, est toujours malheureux. C’est le non de Satan qui ne craint que l’accord.

La beauté plus que tous a besoin de l’amour