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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/91

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ÉPOUX
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a d’autres fatalités que l’épouse. Il s’agit pour l’autre d’en connaître et d’en suivre la marche.

L’amour étant une création continue qui commence après l’union des corps, il s’agit donc bien d’écouter l’autre, de s’en instruire avec douceur, car pressé ou glacé, l’époux ou l’épouse se fermerait à jamais. Nul despotisme et fraternité douce.

Et te souvenir ô raisonneur fatigant, que

« C’est ton effusion seule qui persuade
Ceux-là que ta logique eût écartés de toi. »
Alfred Mortier[1].


Quand un malheur arrive…

Madame est partie n’en pouvant plus. Son mari despote la chérissait. Apprenant ses raisons, il lui écrit : « Mais sapristi pourquoi ne m’avoir pas dit tout cela ? » Sa réponse : « Tu décrétais. Tu ne me laissais pas placer un mot. » Civilité.

Et réciproquement le mari délicat et doux ne peut endurer la femme tracassière, celle qui vit en premier plan, ne voit que les microbes, ne craint que la poussière et oublie l’essentiel : la paix, la sainte paix, l’allégresse au travail que nous devons avant tout au compagnon.


Que le mari se garde

d’être le tatillon, de trop regarder aux détails de l’intérieur. Laisse-lui son domaine. Comme tu as horreur, mon ami, de lui voir porter la culotte, garde-toi de porter la jupe.
  1. Le Voyage. Extrait du Souffleur de bulles.