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Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/386

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— Je ne puis répondre à son affection, et certainement je n’ai rien fait pour l’encourager.

— Puisqu’il en est ainsi, je ne vous tourmenterai pas plus long-tems ; John a désiré que je vous parlasse sur ce sujet, je l’ai fait. J’avoue qu’en lisant sa lettre, j’ai pensé qu’il y avait imprudence et même folie de sa part ; que cette union ne pouvait faire le bonheur ni de l’un ni de l’autre. Supposons que vous vous soyez mariés, avec quoi eussiez-vous vécu ? Vous auriez eu chacun quelque chose, mais si peu, que cela ne vous eût pas suffi pour passer le quart de l’année : quoiqu’en disent les romanciers, sans argent l’on ne fait rien. Je voudrais seulement que John adoptât ma façon de penser, et qu’il n’eût pas reçu ma dernière lettre.