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Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/116

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surtout quand elle se précipite pour prendre la place de ma mère ; personne ne doute qu’elle n’ait le droit, par sa naissance, d’avoir le pas sur maman, mais il serait plus décent, plus convenable qu’elle n’insistât point sur cette prérogative avec la mère de son mari. C’est fort indifférent à notre mère, mais je sais que plusieurs de nos voisins blâment cette prétention ridicule. »

Alice avait, comme on le voit, assez à faire de concilier tous les intérêts ; elle écoutait ces plaintes patiemment, adoucissait le plaignant, excusait l’absent, tâchait de persuader à chacun qu’une indulgence mutuelle fait le bonheur des relations de famille et de voisinage, et s’efforçait surtout de calmer sa sœur, et d’affaiblir ou réparer ses torts : que pouvait-elle faire de plus ?

À tout autre égard, sa visite à Uppercross lui fit du bien, par le changement de scènes et l’éloignement de tout ce qui parlait trop vivement à son cœur, ou le blessait journellement à Kellinch-Hall. Les maux imaginaires de Maria cessèrent dès qu’elle eut quelqu’un qui chercha à la distraire et à l’amuser. Leur communication avec la grande maison prévenait l’ennui ; s’il y avait peu de ressources