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Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/145

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la différence fut si grande, qu’Alice et Maria commençaient à peine leur déjeuner, quand Charles entra pour leur dire qu’il était bien aise de les trouver levées, qu’il était venu en passant pour prendre ses chiens. Mes sœurs, ajouta-t-il, me suivent avec le capitaine Wentworth ; ils viennent savoir des nouvelles de mon fils. Notre ami demande à voir Maria, si cela se peut. Tu les recevras, ma chère amie, dit-il gaîment, pendant que j’irai disposer la meute à nous suivre à la chasse. Maria fut très-flattée de l’attention du capitaine, et se fit un plaisir de le recevoir ; mille sentimens divers s’élevaient dans le cœur et l’esprit d’Alice à l’approche de ce moment craint et désiré ; ce qu’il y avait de rassurant, c’est qu’il serait bientôt passé. En effet, l’attente et la visite durèrent au moins plus de cinq minutes : les deux sœurs Musgrove entrèrent avec leur chevalier ; les yeux d’Alice rencontrèrent ceux de Frederich, un léger salut fut leur unique signe de reconnaissance : Alice entendit sa voix ; c’était la même qui pénétrait autrefois dans son cœur, et qui y pénètre encore : Elle retrouve dans Wentworth le même ton, les mêmes manières. Il parlait à Maria, s’informait du malade avec intérêt ; Alice lui en sut au-