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Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/153

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CHAPITRE VIII.


Dès-lors le capitaine Wentworth et Alice Elliot se trouvèrent journellement ensemble ; ils dînèrent d’abord chez M. Musgrove : la santé du petit Charles s’améliorait tous les jours, et ne pouvait plus servir de prétexte à sa tante pour se retirer de la société ; ce dîner fut suivi de beaucoup d’autres, et les rencontres étaient fréquentes. Leurs anciens sentimens, cette inclination jadis, réciproque et si vive et si tendre pouvait-elle être oubliée ? Non, du côté d’Alice, qui se rappelait alors jusqu’au moindre mot de Wentworth ; ces souvenirs, qu’elle s’était efforcé d’étouffer depuis le départ de Frederich, s’étaient réveillés à tel point qu’elle aurait pu répéter les propres paroles de Wentworth, dire le lieu, le jour, l’heure où elles avaient été prononcées. Le capitaine n’avait pas l’air de s’en souvenir ; souvent dans la conversation générale il lui arrivait de citer l’année de leur engagement, ou des circonstances, qui y avaient rapport,