Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/175

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M. et M.e Musgrove avaient une telle confiance en leurs filles, et si peu de pénétration, que rien ne les inquiétait ; tout allait bien quand elles étaient contentes et qu’elles s’amusaient, et comme le capitaine produisait cet effet, tout allait bien quand il était là, et les bons parens ne s’embarrassaient pas du motif qui l’amenait : mais il n’en était pas de même au cottage ; Charles et Maria en étaient fort occupés ; et le capitaine n’avait pas été quatre fois à Uppercross, qu’Alice fut obligée d’entendre leurs opinions sur son choix ; Charles était pour Louisa, Maria pour Henriette : mais ils étaient d’accord pour dire et répéter qu’il épouserait sûrement l’une des deux, et toujours on en appelait à Alice pour confirmer cet espoir.

Charles n’avait vu de sa vie un homme aussi aimable que le capitaine : N’est-ce pas, Alice, qu’il est charmant, et qu’il faut absolument qu’il devienne mon beau-frère ? Louisa lui convient à merveille : si gais, si animés tous les deux ! Il faut l’entendre rire avec elle ! cela fera le plus joli ménage : n’est-ce pas, Alice, ils sont faits l’un pour l’autre ? et je suis sûr que le capitaine est très riche : il a gagné plus de vingt mille livres sterling dans la dernière