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Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/238

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mais pourquoi ses gens sont-ils en deuil ? Voyez un peu si je ne suis pas née pour être sans cesse contrariée ! »

Maria n’avait de sa vie parlé aussi long-temps ; elle se tut, car elle était essoufflée. Wentworth lui dit que toutes ces circonstances réunies prouvaient qu’il n’était pas dans les décrets de la Providence qu’elle connût son cousin.

« D’ailleurs, dit Alice à sa sœur, vous savez bien, Maria, que depuis plusieurs années mon père a quelque raison de se plaindre de M. Elliot ; que souvent invité à Kellinch-Hall, il n’y est jamais venu ; que dans toute occasion il a négligé les égards qu’il devait au chef de la famille, et qu’une présentation avec des parentes qu’il désire si peu de connaître, aurait été très-embarrassante. »

Cependant, au fond du cœur, Alice n’était point fâchée d’avoir eu l’occasion de voir ce cousin, et de se convaincre que le futur propriétaire de Kellinch-Hall avait l’air d’un homme très comme il faut, d’un homme raisonnable et sensé ; mais elle ne fit nulle mention de sa seconde rencontre avec M. Elliot sur le pallier. Maria, qui lui pardonnait à peine d’avoir passé à côté de lui dans leur prome-