Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/248

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répandit parmi les ouvriers et les bateliers ; plusieurs se rassemblèrent autour d’eux, soit pour offrir leurs services, soit pour satisfaire leur curiosité. Henriette commençait cependant à reprendre ses sens, mais ne pouvait encore se soutenir ; elle fut confiée à deux hommes pour la porter. Alice cheminait à côté d’elle. Frederich n’avait voulu confier Louisa à personne ; il l’entourait de ses bras ; sa tête, sans aucun mouvement, s’appuyait sur l’épaule de Wentworth, ses bras pendaient immobiles ; elle était l’image de la mort. Ils s’éloignèrent ainsi avec une angoisse inexprimable de cette place qu’ils avaient traversée dix minutes avant avec tant de gaîté et d’insouciance. Ils n’avaient pas encore quitté le cobb quand les Harville les rencontrèrent ; le capitaine Bentick était entré en courant chez eux ; sa présence, l’effroi peint sur tous ses traits, les avaient averti de quelque malheur ; dès qu’ils apprirent l’accident de Louisa, ils accoururent aussi vite qu’il leur fut possible. Malgré l’émotion du capitaine Harville, il apportait tout ce qui peut être utile au premier moment, et un regard entre lui et sa femme décida ce qu’il fallait faire. Louisa devait être transportée chez eux, et attendre