Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/21

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l’autre jour je fus véritablement choquée quand M. Knightley vint nous voir le matin, et Jeanne était à manger des pommes, et dit combien elle les aimait. Il demanda si notre provision n’était pas finie : elle doit l’être certainement, et je vous en enverrai d’autres, car j’en ai plus qu’il ne m’en faut. Larkins m’en a fait garder une plus grande quantité que de coutume. Je vous en enverrai avant qu’elles ne se gâtent. Je le priai de n’en rien faire ; car, réellement, quoique les nôtres fussent presque toutes parties, je ne pouvais pas le lui dire : nous n’en avions plus qu’une douzaine, que nous réservions pour Jeanne ; et je ne pouvais pas souffrir qu’il en envoyât davantage, ayant déjà été si généreux : Jeanne pensait comme moi ; et lorsqu’il fut parti, elle me querella à cause de cela. Quand je dis querella, j’ai tort, car nous