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Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/193

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suivi ses conseils, si je m’étais conformé à ses désirs, je me serais épargné le plus grand malheur qui ait jamais pu m’arriver. Nous nous querellâmes. Vous vous souvenez de la matinée que nous passâmes à Donwell ? C’est là que se cumulèrent tous nos désagrémens mutuels, c’est là qu’ils éclatèrent. J’arrivai tard, je la rencontrai en chemin, je voulus l’accompagner, elle me refusa. Elle était seule et je la crus déraisonnable de ne pas accepter mon bras. Je ne pus rien gagner sur elle. Maintenant je trouve qu’elle avait parfaitement raison. Tandis que pour assurer le secret de nos engagemens, je m’adressais d’une manière indiscrète à une autre personne, devait-elle, le moment d’après, consentir à une proposition qui rendait toute précaution inutile ? Si l’on nous eût vus marcher ensemble de Donwell à Highbury, on