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Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/92

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ton, avec un agréable sourire sur les lèvres, et en s’écriant : « C’est un très-joli tour, en vérité, que celui que vous m’avez joué. C’était pour éprouver sans doute jusqu’à quel point j’étais curieuse, ou me forcer d’exercer mes talens dans l’art de deviner. Vous m’avez causé un effroi mortel ; j’ai véritablement cru que vous aviez perdu la moitié de votre fortune, et au lieu de vous faire des complimens de condoléances, je dois au contraire vous féliciter. C’est ce que je fais de tout mon cœur, sur la flatteuse perspective que vous avez d’être bientôt le père d’une des plus charmantes filles de toute l’Angleterre, et l’une des plus accomplies. »

Un coup d’œil ou deux entre le mari et la femme lui firent connaître que tout allait bien, qu’il pouvait ajouter foi à ses paroles, ce qui fit sur lui un effet surprenant ; il recouvra sa voix et