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Page:Avenel - Histoire de la presse française, 1900.djvu/75

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LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

ruisseau, pour salir leurs adversaires, sans trop se soucier des éclaboussures qui pouvaient retomber sur eux et sur leur parti. Rabelais et Voltaire, dans leurs accès de gaieté cynique, ne sont pas plus graveleux que ces soutiens de l’Église et de la Royauté.

Les lecteurs curieux qui voudront s’en assurer, n’auront qu’à se reporter au numéro XVI des Actes des Apôtres, où se trouve le récit des couches de Target, mettant au monde la constitution de 89.

Mais nous retrouverons Rivarol, de même que Camille Desmoulins, au milieu des luttes plus ardentes et plus meurtrières du temps de la Convention ; et nous donnerons alors les derniers traits aux rapides esquisses, que nous venons de tracer de ces deux grands journalistes.

Notre conclusion, au moment précis où nous sommes parvenus, c’est que, dans les débuts de la Révolution, la presse française a fait apparaître toute sa puissance, un peu étonnée elle-même de son prestige et de son influence sur la marche des événements. Mais elle n’en a pas abusé. Elle n’a pas encore versé dans la licence : elle est restée digne de la liberté, qu’elle venait de conquérir.