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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/105

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— Par ma foi, dit Huon, Dieu nous a protégés ; mais je n’ai jamais eu si peur de ma vie !

Nos chevaliers revinrent à leurs chevaux, se mirent en selle et reprirent leur route.

— Eh bien ! dit Huon, nous lui avons échappé.

— Ah ! répondit Géreaume, nous n’en sommes pas encore quittes !

Comme il parlait ainsi, au moment de franchir un petit pont, ils voient tout à coup le nain devant eux.

Huon fait reculer son cheval, il se signe.

— Dieu ! s’écrie-t-il, voici encore ce démon !

— Vassal, dit Auberon, tu ne parles pas bien : je ne suis ni un démon, ni un mauvais esprit ; je suis un homme de chair et d’os comme vous autres ; mais encore une fois, je viens vous conjurer au nom de Dieu, de tout ce qu’il a créé, de l’eau, du chrême et du sel qui servent au baptême et du pouvoir que Dieu m’a