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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/111

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comme le soleil en été. La seconde fée me donna mieux : par son don, je connais le cœur et les pensées des hommes et toutes leurs actions et tous leurs péchés. La troisième fée me donna mieux encore : il n’y a pas de pays, ni de royaume, jusqu’à l’Arbre Sec, qui est la borne du monde, où je ne sois, si je le veux, au moment même où je le souhaite et avec autant de gens que je le désire. Monmur, ma cité, est à plus de quatre cents lieues d’ici ; j’y suis plus vite qu’un cheval n’a franchi un arpent. Et quand je veux un palais à grands piliers et à plusieurs étages, je l’ai aussitôt à ma volonté. Et je n’ai qu’à souhaiter pour avoir tous les mets et toutes les boissons que je peux désirer. Mais ce n’est rien encore. À ce que les fées m’avaient donné, Dieu lui-même a ajouté un don bien plus haut : je vivrai tant que je voudrai, je ne vieillirai jamais, mon siège est préparé dans le ciel, et déjà je connais tous les secrets du paradis et j’entends chanter les anges.