Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/136

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dans le coffre où le prévôt l’avait mis.

La nuit se passa sans encombre, et le lendemain, de bonne heure, Huon vint demander congé à son oncle.

— Beau neveu, dit Eudes, attends encore un peu et prends un repas chez moi. Pendant ce temps, je réunirai les chevaliers qui doivent t’accompagner.

— Comme vous voudrez, sire oncle, répondit Huon.

Pendant qu’on mettait les tables, Eudes appela un chevalier qu’il avait amené de France et qui avait renié Dieu comme lui.

— Geoffroi, lui dit-il, écoute-moi. Va dans ma salle d’armes et fais armer six-vingts païens. Tu les feras entrer pendant le repas, et ils tueront ce Français et tous les siens. S’il t’échappe, tu as perdu mon amitié.

— Soyez tranquille, répondit Geoffroi ; il ne sortira pas vivant d’ici.

Geoffroi entra dans la salle où étaient amassés les hauberts et les heaumes et