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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/140

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mais c’est une joie qui devait avoir peu de durée.

Eudes le traître sonne son cor d’appel ; en peu de temps quatre cents païens sont autour de lui et lui demandent :

— Qu’y a-t-il, gentil sire ?

— Seigneurs, dit Eudes, ces maudits Français se sont emparés de mon palais. Qu’on m’amène mes grands engins de siège, mes pierrières et mes mangonneaux.

On les amène, on les dresse devant les murs : ils lancent des pierres grosses comme des muids ; de toutes parts les murs sont entamés : déjà une des tours s’écroule avec grand fracas.

— Hélas ! dit Huon, nous sommes perdus : j’ai laissé mon cor d’ivoire chez le prévôt !

— Huon, dit Géreaume, c’est votre légèreté qui a causé notre perte. Comment avez-vous pu vous fier à ce traître ?

Cependant le bon prévôt Hondré s’était approché du duc Eudes.