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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/166

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tu n’as qu’à lui montrer cet anneau, il s’inclinera devant toi. Il me redoute tellement que pour rien au monde il ne ferait chose qui me déplût ; quand j’ai besoin d’argent, ou d’or, ou d’hommes armés, je n’ai qu’à lui envoyer cet anneau par un de mes gens, et j’ai aussitôt ce qu’il me faut. Tiens, le voilà : sois raisonnable, et rends le haubert.

— Tu perds tes paroles, dit Huon. Ce haubert ne quittera pas mon dos jusqu’à ce que je t’aie renvoyé dans l’enfer, et quant à l’anneau, je l’aurai malgré toi. Si tu es grand, je suis bien armé avec ce bon haubert sur le dos et à la main l’épée de mon père. Allons : garde-toi ! Je te défie.

— C’est bien, dit le géant : tu veux mourir.

Il saisit sa faux et la lança contre Huon de toutes ses forces. Huon l’esquiva, et le coup atteignit un pilier avec tant de violence que le fer s’y enfonça de quatre pieds. Le géant se baissa pour l’arracher ;