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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/189

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Tout ce que disait Huon : dans sa prison, Esclarmonde l’écoutait. Elle entra.

— Eh bien ! dit-elle, as-tu changé d’idée ? Promets-moi seulement que si tu peux t’échapper d’ici, tu m’emmèneras avec toi dans ton pays. Je ne te demande pas autre chose, et je te ferai donner à manger tant que tu voudras.

— Ma foi, dit Huon, quand je devrais brûler éternellement en enfer, je ferai tout ce que vous voudrez.

— Eh bien ! dit-elle, voilà qui est parler, et pour l’amour de toi je croirai en ton Dieu.

Elle lui fit alors apporter à manger, et Huon dîna avec grande joie.

Esclarmonde appela le geôlier.

— Va-t’en, dit-elle, trouver mon père, et dis-lui que le Français qu’il avait fait mettre en prison est mort de faim et de misère.

Le geôlier obéit et vint dans la grande salle.


Légende de la Pl. ci-contre :
« Vous êtes Sarrasine : je ne puis avoir d’amour pour vous. »