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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/217

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et de féerie, elles y furent enfermées sans même que Géreaume le sentît.

— Et maintenant écoute-moi bien, dit Auberon. Je t’ai fait préparer une nef avec laquelle tu retourneras en France ; tu emmèneras la fille de l’amiral, la belle Esclarmonde, que tu as promis de prendre pour femme. Je t’ordonne, si tu veux garder mon amitié, d’attendre pour lui donner un baiser jusqu’à l’heure où tu l’auras épousée à Rome. Si tu me désobéis, tu attireras sur toi de si grands malheurs qu’il n’est homme qui puisse les imaginer, j

— Sire, dit Huon, je m’en garderai bien.

Auberon prit congé de lui, et en l’embrassant il se mit à pleurer.

— Qu’avez-vous, sire ? dit Huon.

— J’ai grande pitié de toi, car je ne te reverrai pas avant que tu aies cruellement souffert.

Et, sans plus rien dire, il disparut.