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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/219

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firent entrer leurs chevaux. Ils dressèrent leurs voiles, le vent était bon, et bientôt ils furent en pleine mer.

Le dîner fut joyeux : les mets ne leur manquaient pas, et le hanap leur fournissait largement à boire.

— Dieu ! s’écria Huon, je suis vraiment un homme heureux ! J’ai un hanap qui vaut l’or d’une grande cité ; j’ai un haubert incomparable ; j’ai un cor d’ivoire qui m’amène quand je veux autant de gens que j’en demande, et j’ai mieux encore : j’ai la fille de l’amiral Gaudise, Esclarmonde, la plus belle femme qu’il y ait ; elle m’aime et je l’aime de cœur, et, par Dieu ! je veux le lui dire et l’embrasser. Ce nain se moque de moi de me le défendre ; mais je ne me soucierai pas de sa défense.

Géreaume se leva en tremblant.

— Êtes-vous fou ? Vous savez bien que ses paroles se sont toujours vérifiées : « Si tu me désobéis, vous a-t-il dit, tu