Aller au contenu

Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ami, dit Galafre, écoute-moi bien. Le roi Ivorin fera tout ce qui lui plaira, mais pour rien ni pour personne je ne rendrai la jeune fille.

— C’est votre dernier mot ?

— Oui, par Mahomet !

Le messager rapporta cette réponse à Ivorin, qui entra en fureur et jura par sa barbe qu’il enlèverait à Galafre son royaume et sa vie. Nous reparlerons plus tard de cette guerre ; je veux maintenant vous raconter ce qu’il advint de Huon, qui gisait nu sur le rivage de l’île, en grande misère, les poings liés et les yeux bandés.


Auberon était dans sa forêt au milieu de ses barons ; il se prit à verser des larmes.

— Qu’avez-vous, sire ? lui dirent ses hommes.

— Je pense, dit Auberon, à ce pauvre insensé qui est si malheureux par sa faute, à ce Huon que j’aimais tant ! Grâce à