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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/288

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Dieu ! de quel œil Gérard regardait Guirré ! Il le haïssait parce qu’il était allé à la recherche de Huon, et il jurait en lui-même que, s’il pouvait le tirer de l’abbaye, il le lui ferait payer cher. Les autres mangeaient joyeusement ; mais lui il ne soupa guère ; il pensait toujours à sa grande trahison.

Quand le souper fut fini et qu’on eut ôté les nappes, on fit faire les lits pour aller dormir. Huon appela l’abbé et le prit à part.

— Sire, dit-il, j’ai amené ici de grandes richesses ; je vous prie de me les garder jusqu’à mon retour et de ne les remettre à nul autre qu’à moi-même.

— Soyez tranquille, dit l’abbé.

Huon prit une chambre avec Gérard.

— Frère, dit Gérard, demain, si tu veux, je t’éveillerai au point du jour ; car il fait bon cheminer au matin.

— Très bien, dit Huon.

Il s’endormit ; mais Gérard ne dormit