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Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/67

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d’un côté est Amauri, plus grand d’un pied que Huon et dans toute la force de l’âge ; de l’autre côté se tient Huon, tout jeune encore, vingt ans à peine, mais hardi et confiant en son droit.

— Allez, seigneurs, dit Naimes ; et que Dieu confonde le parjure !

— Ainsi soit-il ! disent tous les barons. Les deux champions s’éloignent l’un de l’autre, puis ils s’élancent de toute la force de leurs chevaux, ils se heurtent des lances sur les écus ; les écus sont percés, mais les hauberts résistent, et les tronçons des lances volent par le pré. Le choc de l’écu contre l’écu, du poitrail d’un cheval contre l’autre, et des hauberts et des heaumes est si violent que le sang leur jaillit par les narines ; des éclairs passent devant leurs yeux, les arçons des selles sont broyés, les sangles se rompent, et par-dessus les croupes des chevaux tous deux tombent à terre si rudement que la pointe des heaumes s’enfonce dans le sol,