Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/78

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tous, tu lui donneras trois baisers. Ensuite tu feras mon message à l’amiral, déporté qu’il l’entende ainsi que tous ses barons. Tu lui diras de ma part qu’il m’envoie mille éperviers ayant passé la mue, mille lévriers, mille ours enchaînés, mille jeunes bacheliers de noble famille et mille jeunes filles de grande beauté, et les blanches moustaches de sa barbe, et de sa bouche quatre dents machelières.

— Vous voulez le tuer ! s’écrient les Français.

— Par Dieu ! dit Charles, vous dites vrai.

— Sire, dit Huon, y a-t-il autre chose ? Je ferai à mon pouvoir tout ce que vous m’ordonnerez.

— C’est tout, dit Charles ; mais écoute encore. Si tu peux revenir, n’entre pas dans ta ville de Bordeaux, ni à Gironville qui se dresse sur le rocher, ni dans aucun lieu de ta terre, avant de m’avoir parlé. Prends-y bien garde : si je t’y trouvais, je t’y ferais pendre.