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Page:Béland-Mathieu - Mes quatres années de captivité en Belgique, La Canadienne, Janvier 1920.djvu/11

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Nous n’avons jamais pu comprendre comment il se fait que cet officier, qui, d’ailleurs, ne manquait pas de culture, pouvait blesser ainsi les sentiments d’une famille belge dont il était l’hôte. Et ce sont des incidents comme celui-ci, qui m’ont éclairée plus que quoique ce soit sur la mentalité allemande.

Il me faudrait des volumes pour raconter en détail toutes les démarches que ma mère a faites auprès des autorités allemandes, auprès des autorités civiles belges, pour obtenir la libération de mon père, interné dans une prison à Berlin. Il s’agissait d’abord d’établir que mon père avait fait le service d’hôpital jusqu’à la prise d’Anvers, et c’est ce qui a été fait par la bienveillante entremise des autorités de l’hôpital appuyées par le maire de la ville d’Anvers, M. Devoss. Ma mère a également fait tenir une enquête à Cappellen par les autorités militaires allemandes, et elle a fait défiler devant l’officier qui présidait à cette enquête un nombre considérable de malades revenus à la santé que mon père avait traités.

Elle s’est procuré les certificats du médecin de Cappellen, qui était rentré de Hollande, un peu avant le départ de mon père, et c’est alors qu’elle reçut de l’officier qui avait tenu l’enquête l’assurance que tous ces documents seraient plus que suffisants pour faire remettre en liberté celui qui avait été interné si injustement. Tous ces documents furent mis en duplicata. Une copie était envoyée à l’Ambassadeur américain à Berlin, M. Gérard, et l’autre au département des Affaires Étrangères, à Berlin. Ce travail énorme, je