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Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/240

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EN PRISON À BERLIN

accusatrice des auteurs véritables de la guerre, de ceux qui ont été cause de l’aberration collective de la nation.

La fuite en Hollande de la famille impériale et des hauts officiers ne les soustraira pas à l’exécration du peuple allemand. Quel châtiment plus exemplaire en effet, et plus amer à la fois que celui infligé à un souverain par ses sujets !

Une partie de ce peuple laborieux et frugal s’est sans doute laissée tromper par ses gouvernants qui lui parlaient de politique défensive ; une autre partie a cédé à l’appas du lucre, de la rapine, de la conquête ; quelques-uns d’entre eux se sont peut-être, — faiblesse humaine, — laissés éblouir par des visions de domination mondiale, mais nous voulons croire que la grande majorité a été un instrument aveugle dans la main de militaristes ambitieux.

Les nations alliées ont remporté une victoire complète, décisive, définitive. La dernière tête de l’hydre du militarisme semble avoir été abattue.

Puisse maintenant la paix être à jamais restaurée parmi les hommes de bonne volonté !

Pour qu’elle le soit, il faudra que le drapeau arboré sur la civilisation par la ligue des nations, porte dans ses plis les mots : Justice et Magnanimité !

Justice, c’est-à-dire châtiment pour les coupables, les criminels, les auteurs de la boucherie et de la dévastation.

Justice, c’est-à-dire restitution et réparation.