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Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/112

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        « Parlons-lui, quoique en vérité
« L’Esprit soit de trop dans la Trinité :
        « Viens voir à quoi la Charte est bonne.
« De ce lourd carrosse on fait un en-cas.
« Saint-Esprit, descends, descends jusqu’en bas.
« — Non, dit l’Esprit-Saint, je ne descends pas. »

            Un financier vient : « Sandis !
            « Dit-il, nous prends-tu pour d’autres ?
            « Pour gagner le paradis,
            « J’ai doré mes patenôtres.
        « Tremble de perdre ton emploi :
« J’ai séduit des gens plus huppés que toi,
        « J’ouvre un emprunt : viens, sois des nôtres ;
« De notre embonpoint nos amis sont gras.
« Saint-Esprit, descends, descends jusqu’en bas.
« — Non, dit l’Esprit-Saint, je ne descends pas. »

            Un magistrat crie aussi :
            « Oses-tu te faire attendre ?
            « Ma Thémis a, Dieu merci,
            « De bons jurés à revendre.
        « Chaque juge est un homme à moi,
« Qui jette en passant sa carte chez toi.
        « Crains de voir jusqu’où peut s’étendre
« La main de Justice au bout de mon bras.
« Saint-Esprit, descends, descends jusqu’en bas.
« — Non, dit l’Esprit-Saint, je ne descends pas. »

            « S’il persiste, il faudra bien,
            « Dit Frayssinous, qu’on s’en passe.
            « D’ailleurs, la cour, pour soutien,