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Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/127

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Vit pénétrer ses refrains[1].
Au Qui vive d’ordonnance
Alors, prompte à s’avancer,
La chanson répondait : France !
Les gardes laissaient passer.
                Suivez-moi !
                C’est la loi.
Suivez-moi, de par le Roi.

La justice nous appelle
De l’autre côté de l’eau.
Voici la Sainte-Chapelle
Où l’on pria pour Boileau[2].
S’il renaissait ce grand maître,
Le clergé, remis en train,
En prison ferait peut-être
Fourrer l’auteur du Lutrin.
                Suivez-moi !
                C’est la loi.
Suivez-moi, de par le Roi.

Là, devant ce péristyle,
Un tribunal impuissant
Au bûcher livra l’Émile[3],

  1. Jamais plus de chansons ne furent lancées de part et d’autre qu’à l’époque de la Fronde ; et Blot et Marigni, chansonniers du temps, ne furent l’objet d’aucune poursuite.
  2. On sait que Boileau fut enterré dans l’église située sous la Sainte-Chapelle, où l’on voyait le fameux lutrin qui inspira l’un des ouvrages les plus parfaits de notre langue.
  3. On sait également que par arrêt du parlement l’Émile fut brûlé par la main du bourreau, et son auteur décrété de prise de corps.