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Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/275

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David crut peindre Jupiter,
Hélas ! il peignait Prométhée.

                        chœur.
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat, devenu triste.
— Le héros après cent combats
Succombe, et l’on proscrit l’artiste.
Chez l’étranger la mort l’atteint :
Qu’il dut trouver sa coupe amère !
Aux cendres d’un génie éteint,
France, tends les bras d’une mère.

                        chœur.
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit la sentinelle attendrie.
— Eh bien ! retournons sur nos pas.
Adieu, terre qu’il a chérie !
Les arts ont perdu le flambeau
Qui fit pâlir l’éclat de Rome.
Allons mendier un tombeau
Pour les restes de ce grand homme.