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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/107

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âmes ont pu faire avec les vers homériques, — ridicules inepties en un si grave sujet[1] !

En regard du latin de Wolf, que l’on mette le français des Conjectures : peu importe que Wolf, suivant sa coutume, évite à cette page 96-97 de nommer d’Aubignac ; de même qu’il reconnaissait lui-même notre abbé dans les quidam barbari et inepti de Moses Solanus, nous devons reconnaître ici les quidam qui propagent cette erreur inepte. Car « les saintes âmes qui font des centons d’Homère » sont, à n’en pas douter, ce Patri[c]ius « qui fit toute l’histoire sainte en vers grecs tirés de l’Iliade et de l’Odyssée, sans rien ajouter de sa part qui pût les unir. » D’Aubignac ne doutait pas que ce centon d’Homère fût du seul Patri[c]ius ; mais au temps de Wolf on discutait sur l’attribution de cette œuvre à l’impératrice Eudoxie ou à Pelagius Patricius ; Harles consacrait trois longues pages de la nouvelle Bibliotheca graeca (I, p. 552-555) à ce débat insoluble ; Wolf pouvait donc parler des « saintes âmes » auxquelles on attribuait cet ouvrage pieux.

De toute façon, cette phrase de la page 97 nous prouve que Wolf avait fort bien lu et compris tout le passage de d’Aubignac. Or c’est en cette même page 97 qu’il commençait d’insinuer contre l’abbé, sans le nommer encore, ce qu’il allait formuler expressément et nommément en sa note 84 des pages 113-115 : « Cette absurde invention a été encore enjolivée de plus honteuse façon par ceux qui assimilent les rhapsodes aux chanteurs et jongleurs de notre époque et se les figurent chantant devant une toile peinte une histoire qu’ils

  1. Prolegomena, p. 96-97 : errorem, quo ex falsa notatione nominis ῥαψῳδοῦ, collegerunt quidam, versatam esse operam eorum in versibus passim excerpendis et consarcinandis ad modum centonum, quales ex Homero a sanctis animis facti exstant, ridiculae ineptiae in summa gravitate rerum.