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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/191

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Wolf ne pouvait donc que redire ce que Merian avait si bien dit : il a voulu du moins faire œuvre originale dans la forme.

Puisque Merian avait donné dans son texte la traduction de ces divers témoignages, Wolf en a donné tout le texte dans ses notes (notes 38, 39, 46), en affectant un peu de dédain pour « ce certain scholiaste récemment découvert (il ne dit pas que c’est par Villoison) et, dont le secours ne mériterait pas une mention s’il n’avait pas copié dans les critiques alexandrins cette assertion viciée, d’ailleurs, par les fables de grammairiens plus récents »...

Puisque Merian, d’autre part, avait groupé en faisceau tous ces témoignages, Wolf les a dispersés (pages 77-78 d’un côté, et 83-85 de l’autre). Et puisque Merian légitimait en note sa traduction, fort juste, du mot φασίν, « ce qui ne peut signifier ici que de leur aveu ou du moins une opinion fort accréditée », Wolf a éprouvé le besoin de « noter avec Merian », cum Meriano notandum est (note 38), que « ce φασίν est employé pour les choses les plus certaines et non pour une obscure tradition, ce qui pourtant n’est pas d’une grande preuve : combien de choses la renommée répand, dont la raison et trois témoins démontreraient la fausseté ! »

En considérant ce premier chapitre de Merian, on arrive à la conclusion, je crois, que, pour avoir été rapide, précipitée, raptim lecta, la lecture de l’Examen n’en a pas moins été profitable à Wolf : elle lui a suggéré autre chose que des suppressions ou des compressions. En poursuivant la comparaison, on arrive bientôt à s’apercevoir que le texte de Wolf, ce texte établi d’avance, fut influencé par une lecture beaucoup moins rapide de l’Examen : la « poudre à canon » et le « compas » ne sont ni des rencontres de hasard, ni des exemples isolés.