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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/201

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cela se faisoit anciennement chez toutes les nations (en note : Solon gravoit encore ses lois sur des tables de bois, ἄξονες καὶ κύρϐεις). Car le jonc taillé pour écrire est très postérieur, et le premier qui fasse mention des plumes à écrire, c’est Isidore, mort au septième siècle. On ne saurait même supposer qu’Homère sût tracer des caractères dans la cire avec un style, de quoi les premiers vestiges tombent encore très loin de lui. Or, figurez-vous cette opération laborieuse exercée sur l’Iliade et l’Odyssée, et cela par le poète lui-même à mesure qu’il composoit, et dans la chaleur de la composition. Figurez-vous ces poèmes taillés dans ces matières en grandes lettres phéniciennes : ne demandoient-ils pas un magasin pour les conserver ? ne formoient-ils pas des charges de charrettes ou de barques pour les voiturer soit par terre soit par mer ?   prima tentamina facta esse minime dubium est ; certe optimis auctoribus accredimus leges ligneis tabulis et axibus a Solone aliisque incisas… Itaque admodum inconditam artem mansisse apparet et rarissimum usum ejus, antequam eam in ovillis vel caprinis pellibus procedere animadversum erat… Nam quod [Herodotus] mentionem facit ceratarum tabularum, ex his certe volumina et libri confici nullo pacto potuerunt.

[Si le texte de Wolf ne contient rien de pareil à ces dernières phrases, on y lit cependant un mot qui les suppose : Wolf nous parlait plus haut de la légèreté des plumes et papiers d’aujourd’hui, pennarum chartarumque levitati ; je crois mieux comprendre ces mots après avoir lu le voiturage de ces charrettes et de ces barques lourdement chargées… ].

Autre exemple : Merian, en son troisième chapitre, alléguait le silence d’Homère et des poèmes homériques touchant l’écriture (p. 517-518) ; Wolf à la page 78 reprend le même argument. Tous deux discutent de la valeur qu’en bonne logique on peut accorder à cette preuve négative du silence :