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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/203

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civiliser les peuples, qui fait la gloire de l’esprit humain, qui est devenu la source et l’instrument de ses plus illustres progrès, sur un art enfin dont il se seroit servi lui-même pour composer ses poèmes, les répandre et les transmettre à la postérité ? Est-il concevable... que, dans ses deux longs poèmes, il ne se trouvât pas la moindre allusion, etc., etc.   firmum per se esset hoc argumentum aut dignum in quo tantopere se jactarent viri docti. Quod enim ita se credere fatentur nullam artem Homero fuisse cognitam quae apud eum non inveniatur, retunditur haec ratio exemplis variarum artium quas nullo loco laudat, quarum tamen talis natura est ut aliae, quas saepe celebrat, sine illis excitere et cohaerere non potuissent.

De l’une à l’autre de ces deux colonnes, ce n’est pas seulement une ressemblance continue dans les idées ; les mots se traduisent les uns les autres : dans ses deux longs poèmes = in tanta longitudine carminum ; le plus utile de tous = utilissimae rei ; la source et l’instrument de ses plus illustres progrès = sine illis existere et cohaerere non potuissent. Si Wolf parle de la peinture de ces arts illustres, celebrium artium picturae, Merian dira quelques lignes plus bas : « Une invention aussi rare, aussi précieuse, aussi susceptible de couleurs poétiques, ne lui auroit-elle pas paru digne d’un coup de pinceau ? » Si Wolf nous dit que, dans les poèmes d’Hésiode, une grande part de la discipline domestique nous est racontée, in Hesiodeis autem magna pars domesticae disciplinae tradatur, Merian dit ailleurs (p. 521) : « L’Odyssée, toute pleine de scènes de la vie civile et de la vie domestique, devient pour moi une véritable énigme si l’on pose en fait que l’écriture fût connue dans les temps qu’elle embrasse. »

Cette dernière phrase est l’une de celles que Wolf, en sa rapide lecture, a pu le moins négliger, puisque, dans le texte de Merian, elle vient après la citation de