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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/206

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On pourrait alléguer bien d’autres exemples encore : je n’en donnerai plus que deux, parce que l’on en peut tirer des renseignements complémentaires. Tout à l’heure, nous pensions que les « improvisateurs italiens » avaient dû passer directement du texte de Wood dans celui de Wolf. Mais peut-être avaient-ils fait le détour par Merian :

Wood, p. 19. — J’ai souvent admiré l’action théâtrale des improvisateurs italiens et orientaux quand ils déclament en plein air.

Merian, p. 541. — Les improvisateurs italiens composent leurs vers tout en les chantant et vous les écriront ensuite si vous le désirez.

Wolf, p. 62. — Poetarum tum αὐτοσκεδιαζόντων, qui Italis improvisatores vocantur, tum aliorum multorum quos constat, praesertim interdictos usu scripturae, plura millia versuum et fecisse et in animo et memoriae infixa saepius repetisse.

A considérer ces trois textes, il pourrait sembler que Wolf a connu Wood à travers Merian : est-ce à dire qu’il n’ait lu l’Essay de Wood que dans l’Examen de Merian ? Je crois qu’on peut affirmer le contraire, en considération d’un autre passage :

Wood, p. 224 et 233. — Joseph observe avec raison que rien n’annonce des lois écrites dans Homère et que le mot νομός ne signifie jamais loi dans les ouvrages de ce poète. Les premières lois écrites que l’on connoisse sont celles de Dracon... Les lois étoient mises en vers, auxquels on adaptoit ensuite de la musique. Peut-être que les lois de Lycurgue et celles de Zaleucus ne furent point écrites parce qu’on ne connoissoit point l’écriture. On grava celles de Solon sur la pierre et le bois... Thespis n’écrivit point de tragédies, Susarion point de comédies et probablement Ésope n’écrivit point de fables.