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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/249

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Heyne avaient dit d’Hésiode à ce sujet. En 1788, Villoison indiquait le plus honnêtement du monde à quels ouvrages de Heyne et de Wolf il avait puisé. En 1795, que serait devenue la géniale découverte de Wolf si, avec la même honnêteté, Wolf eût renvoyé son lecteur aux études de Villoison ?... Mais nous ne sommes encore qu’au seuil de ce ténébreux labyrinthe.

Reprenons une vue d’ensemble des Prolégomènes wolfiens et, laissant les vingt premières pages, qui ne sont qu’une sorte d’introduction bibliographique, considérons cette histoire des poèmes homériques qui remplit les 260 pages restantes : c’est, de l’aveu de Wolf, le seul sujet qu’il eût à cœur de traiter en ce premier volume.

Cette histoire, disait Wolf, comprend six périodes : 1° des Origines à Pisistrate, 2° de Pisistrate à Zénodote, 3° de Zénodote à Apion... ; il est inutile pour nous d’aller plus loin ; les trois dernières périodes sont restées dans l’encrier de Wolf ; seules, les deux premières et une moitié de la troisième ont trouvé place en son premier volume.

De ces trois périodes, il en est deux dont on comprend sans peine les limites : il n’est pas douteux que Pisistrate et Zénodote ont toujours apparu aux philologues comme deux des chaînons principaux de la tradition homérique. Mais que vient faire ici cet Apion dont il ne reste rien d’authentique, dont Wolf et ses contemporains ne pouvaient connaître que le nom et les querelles avec les Juifs d’Alexandrie, dont nous-mêmes, aujourd’hui, après un siècle de travail intensif sur Homère et tous ses entours, nous ne voyons ni les théories ni l’influence sur le texte homérique ?... Ce qui semble le