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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/251

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elles lui fournissaient des extraits de cette Prosodie de l’Iliade qui, avec la Ponctuation de Nicanor, pouvaient sembler les derniers rayons de la science alexandrine. Wolf, en 1792, avait publié, de la manière que nous savons, les Histoires de l’autre Hérodien ; il avait eu à se faire une opinion sur les relations d’identité que certains voulaient établir entre ces deux Hérodiens, l’historiographe et le « technique », qui vivaient à peu près en même temps... D’où vient donc que Wolf ait choisi Apion ? et d’où vient qu’ayant pris ce Childebrand de l’histoire homérique, il se soit encore arrangé pour ne pas aller jusqu’à lui ?...

Nous avons vu qu’ayant traité en 136 pages la première période (p. 24-160) et résumé en vingt-neuf pages la seconde (p. 160-188), il consacrait plus de cent pages à la troisième (p. 188-280), mais brusquement mettait le point final sans aller au delà de Cratès de Pergame. Ici, une fois de plus, on peut constater une surprenante rencontre entre son œuvre et celle d’autrui.

Par l’analyse qu’en ses Prolégomènes, il donnait des scholies de son manuscrit, Villoison, lui aussi, avait été amené à faire une sorte de tableau de la critique homérique durant l’antiquité : il avait consacré aux éditeurs, copistes et scholiastes anciens trente-cinq (xiii-xlviii) de ses énormes pages de soixante-huit lignes à quatre-vingts lettres, où il avait comprimé tous les textes et renseignemenls : « un océan de citations et d’érudition », s’était écrié F.-A. Wolf lui-même en rendant compte de l’ouvrage dans l’Allgemeine Litteratur-Zeitung[1]. Ce compte rendu fort exact, nous prouve le soin que Wolf avait mis à étudier l’ouvrage ; mais le texte des Prolégomènes de Wolf montre aussi qu’à quatre ans de distance, il avait encore le latin de Villoison

  1. Année 1791, quatre articles de la page 244 à la page 263.