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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/30

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1784, au plus tard, – notre Querelle des Anciens et des Modernes, et les discussions qu’avaient échangées Boileau et Perrault, Perraltus et Bolaeus, sur le dos du pauvre abbé d’Aubignac : fallitur Perraltus in suis Parallelis..., disait L. Küster à la page 82 de la réimpression de Wolf ; confutavit Bolaeus in suis Reflexionibus in Longinum...

Les Prolégomènes de 1795 sont précédés d’une [Salutation au Lecteur] dans laquelle Wolf nous donne une histoire de son nouvel ouvrage, fort abrégée malheureusement et sans dates précises. Cette histoire, la voici.

L’édition scolaire de l’Iliade, donnée par Wolf en 1785, était épuisée : pour la remplacer, l’éditeur exigeait la recension savante que Wolf lui avait promise depuis longtemps. Mais occupé à revoir et vérifier des notes anciennes, Wolf n’eut pas d’abord l’esprit à bien embrasser l’ensemble de l’œuvre. Il établit son texte grec, son « texte nu », qui fut composé par l’imprimeur, et il n’eut, pendant tout un an, de pensée et de soins que pour la correction matérielle des épreuves. L’Iliade s’acheva. Il fallait donner les Prolégomènes que, cette fois encore, Wolf avait promis à son éditeur ; mais cette fois, Wolf lui-même les jugeait indispensables, s’il ne voulait pas devenir la risée des connaisseurs en publiant à nouveau un Homère « tout nu ».

Un mois, deux mois..., Wolf hésite ou paresse ; peut-être, malgré sa promesse et malgré la risée des connaisseurs, eût-il volontiers recommencé ce qu’il avait fait en 1785 et, pour s’en tirer aux moindres frais, substitué à ces Prolégomènes qu’il lui fallait écrire, soit quelque ouvrage d’autrui, soit une courte et leste préface. Mais il semble que l’éditeur, cette fois, ait tenu